L’artiste en escale : Kiya Tabassian

Kiya_2015©Michael Slobodian
Les Escales Improbables débutent une série de publications présentant des artistes qui ont collaboré avec l’organisme et qui, à travers leur démarche et leurs actions, partagent notre envie et notre engagement pour un art ouvert, curieux et généreux dans la société. Notre second artiste en escale est Kiya.

À 14 ans, Kiya Tabassian émigre avec sa famille au Québec, emmenant avec lui quelques années de formation en musique savante persane (sétar et chant) et un début de carrière sur la scène musicale iranienne. Déterminé à devenir musicien, compositeur et plus largement passeur de mémoire, il poursuit sa formation en musique persane en qualité d’autodidacte. Après quelques années d’activités musicales professionnelles, il s’associe à son frère Ziya Tabassian pour fonder Constantinople. L’ambition est de développer un ensemble de création musicale puisant dans l’héritage du Moyen-Âge et de la Renaissance, de l’Europe, de la Méditerranée et du Moyen-Orient. Kiya s’est produit sur les scènes du monde entier et a contribué à des projets éclectiques en tant que compositeur, interprète ou improvisateur.

– Quelles sont vos sources d’inspirations récurrentes lors de votre processus de création?

Ma vie quotidienne. Mon entourage et mon environnement. Mais tout ceci est bien imbibé de mon passé, mes souvenirs, les choses vécus de la vie, en d’autres termes, mes racines.

– Si vous n’aviez que trois mots à choisir pour définir votre travail, lesquels choisiriez-vous?

Eveiller la passion du merveilleux.

– Pour paraphraser Simone de Beauvoir: Naît-on artiste ou le devient-on ?

Je ne crois pas qu’on devienne artiste. Pour le devenir, il faut d’abord savoir ce qui est l’art. Or, le savoir, c’est l’être déjà. Je crois que nous naissons tous artistes. Cela fait partie de notre ADN. Certaines personnes travaillent cette sensibilité et en font une source de vie. D’autres moins… et d’autres le gardent cachés dans leurs esprits. Mais un jour ou l’autre cette sensibilité fait surface et surprend.

– Dans vos rêves les plus fous, quel est l’endroit improbable où vous aimeriez présenter une de vos oeuvres (et quelle serait-elle)?

Dans le plus profond de la nature, le plus loin possible des traces de civilisation de l’homme. Sur une petite scène minimaliste dessinée par un architecte et couvert d’un petit tapis persan avec ses plus fines détailles et quelques chandelles.

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